je suis heureux de vous faire découvrir mon nouvel ouvrage La badiane et la soie. Ces carnets de voyages sont le récit d’une boucle de huit mois sur les traces des anciennes pistes caravanières de la Route de la soie, au nord et au sud de l’Himalaya. À la fois voyage intérieur, voyage d’amour, de découverte, rencontre avec les peuples, hommage à l’Asie, plongée dans le cours de l’histoire, trace et mémoire d’une région en pleine mutation au milieu des années 1990. Après quatre années passées au Japon, nous sommes partis marcher, les sacs chargés de livres et de carnets, pour un voyage insolite. Nous avons suivi un parcours terrestre sur près de vingt mille kilomètres en évitant l’avion, en utilisant les transports locaux (bus, trains, bateaux) et la marche à pied, sur les traces de voyageurs d’hier comme Chang K’ien, des pèlerins bouddhistes, du vénitien Marco Polo en Chine, et d’Henri de Lacoste en Mongolie.
Points marquants du livre :
Une aventure de huit mois sur la Route de la soie en 1995
312 pages richement illustrées de plus de 200 photos
Couverture signée par les artistes Claude et Christiane Ballaré
Mise en page soignée par la graphiste Catherine Verchère-Julia
Un texte littéraire écrit à deux avec ma femme Florence
Un mélange unique de journalisme, récit de voyage et poésie
Informations techniques
ISBN 978-2-9593288-0-0
Dimensions 16,5 * 23,5cm
Prix de l’ouvrage : 29,90€
On en parle dans la presse
Des extraits de La badiane et la soie ont été publiés dans le numéro 56 de la revue de voyage Bouts du Monde en octobre 2023 et dans les revues de poésie Arpa n 145-146 d’octobre 2024, page 120 à 127 et dans le numéro 45-46 de la revue Ecrit(s) du Nord pages 52 et 53 en octobre 2024. Des textes paraîtront dans d’autres revues en 2025. Radio : Invitation prévue dans l’émission de radio de Julie Cat Poésie in Ze City le 6 décembre.
Un Grand Merci à Jean Le Boël et à la revue Ecrit(s) du Nord qui publie dans son numéro 45-46 quelques un de mes poèmes extraits du récit de voyage à paraître : La badiane et la soie
La revue ainsi que les nouveautés des Editions Henry sont disponibles ici : https://bitly.cx/AR0Y merci également aux Editions La rumeur libre éditions Sommaire Au lecteur par Jean Le Boël p. 3/Sabine Alicic p. 8 /Anne Barbusse p. 11 Christian Curtil p. 18 /Kenzy Dib p. 23 /Valérie Durif p. 25 Philippe Fumery p. 26 / Julie Gaucher p. 31 /Marie-Liesse Louvet p. 35 Iren Mihaylova p. 38 / Patricia Nolan p. 40 / Sonia Pavlik p. 46 Édith Payeux p. 49 /Henri Perrier-Gustin p. 52 Jacqueline Persini p. 54 /Joëlle Pétillot p. 58 Gilbert Renouf p. 61 /Jean-Daniel Robert p. 64 Philippe Sturbelle p. 68 /Ambroise Vatos p. 71 Reha Yünlüel p. 75 /
PROSES, RÉCITS, NOUVELLES Alain Garlan p. 82 / Jean Gelbseiden p. 96 Denis Hamel p. 101 /Witensky Lauvince p. 133
Le Stade poétique #5 s’est tenu mercredi 2 octobre à la Grande Librairie Internationale de Marseille. Dans un cadre chaleureux, avec un public nombreux, avec de nombreux poèmes en langues étrangères, et en simultané avec une librairie à Porto.
Un enregistrement sera diffusé vendredi 4 octobre à 16 heures dans l’émission Poésie in ze city de Julie Cat Un grand merci à Anne Sophie pour son accueil dans sa librairie et Marie HL pour son l’organisation. Daniel Birnbaum devait être présent. Nous lui avons rendu hommage et lu plusieurs de ses poèmes. J’ai lu quelques extraits de Chants Sud paru aux Editions Alcyone
La vigne
Mystère de la feuille de vigne/brillante/couverte de rosée au matin/et du désir de vivre
Elle court le long de la balustrade/vive et insoumise/arrogante et sûre de son fait/tandis que ses sœurs déjà jaunissent
À l’extrémité du chemin/la terre sent la fin de l’été/Les orangers accueillent la chaleur/et se délassent à la lumière du jour
Le dimanche 29 septembre à L’Isle-sur-la-Sorgue dans le cadre du festival Trace de trace de poète avait lieu à l’initiative de Nicole Mignucci une lecture de poètes du Scriptorium, dans la cour du musée Campredon, où se tenait un marché des éditeurs.
À cette occasion nous avons rendu un hommage à Daniel Birnbaum qui vient de nous quitter, et lu plusieurs de ses textes, puis entamé une lecture croisée de nos poèmes.
Nous perdons un véritable poète. Ton livre « Zhang-Fu disait » est un délice d’intelligence, d’humour et de poésie. Ta poésie est porteuse de tant de sagesse, elle raconte les petites choses de la vie, avec bienveillance sur le genre humain, sur les gens simples, les gens de la Creuse, les gens qui t’entourent, les gens comme toi et moi.
Tu es de ces êtres difficiles à apprivoiser. On s’est d’abord côtoyé lors de réunions du Scriptorium à Marseille. Après pas mal de temps tu es venu à une soirée de lecture à la maison, puis tu as accepté de participer à la résidence d’écriture en montagne à Aillon-le-Jeune.
Tu nous as régalés de tes petites phrases pleines d’astuces et d’espièglerie. Toujours avec tes carnets pour tester et retoucher un poème. Tu nous parlais de ton projet de roman, sur ton histoire, sur l’histoire de ta famille. Tu semblais toujours un peu pressé, d’agir et de partir ; de partir où ?
De ton parcours de scientifique et de médecin-chercheur à Paoli-Calmette, tu as gardé une méthode de travail est une grande discipline intellectuelle. Tu faisais ton œuvre de poète comme un artisan, dans le sens de ποιητής, consacrant les heures du matin aux taches de la vie courante, réservant ton temps libre de l’après-midi à cette quête d’écriture. Tu nous disais récemment : « lorsque j’ai écrit un haïku qui fonctionne bien, ma journée est réussie ».
Tu avançais en écriture avec une joie enfantine et de conquête. Tu avais tout pour aller encore loin en poésie. Tu savais malgré ta modestie que tu avais une œuvre à poursuivre. Tu avais ce sentiment d’urgence, ce sentiment qui pousse à avancer parce nous sommes tous périssables et qui te rendait si pressé. On aurait aimé te connaître un peu plus encore. Mais la vie en a décidé autrement.
Daniel tu es parti trop vite, trop tôt, trop loin. Je peine à le croire.
Allez dis-le Daniel, ce n’est pas vrai. Zhang-Fu va revenir !
Nous étions 9 poètes et poétesses du sud de la France, réunis le 14 septembre dans la chapelle d’Aillon-le-Jeune dans les Bauges près de Chambéry, pour une lecture de nos poésies. Public accueillant dans un cadre magnifique pour ces rencontres de poésie en Bauges
Une montée raide, les marcheurs s’essoufflent. Fumées de gaz d’échappement d’un taxi. À l’entrée du Parador, un cocktail
Un bassin calcaire avec eau blanche, des colonnes corinthiennes éclairées dans une cour carrée. Trois cyprès apportent un semblant d’ombre et la fraîcheur. Un laurier dans un pot de céramique se cache dans un coin. Les gens palabrent. Je fais la connaissance de Keiko. Le public discute dans une ambiance calme après la conférence sur l’œuvre de Kozo Okano et Keiko Mataki. Le personnel du traiteur s’active, un liteau de service blanc autour de l’avant-bras, ramasse les verres, rassemble les tables vides. On sent la lassitude de fin de soirée sur leurs visages. Le public discute encore, les cocktails sont terminés, les petits fours engloutis, le vin est rangé. Il a fait un peu tourner les têtes.
L’ancien Parador, lieu de pouvoir, converti en hôtel et centre d’exposition. Contre son flanc, un bâtiment religieux transformé en musée : l’Espace Torner. On a sculpté dans l’épaisse chantilly de calcaire une façade d’église agrémentée de colonnades, de frises, de surépaisseurs de pierre en ornements chargés. Une porte de chêne monumentale mange la façade.
Se tourner vers Cuenca. Constructions de falaises, des roches comme des pénitents, des façades musulmanes… Une ville suspendue, recroquevillée, comprimée. La nuit tombée, à peine distingue-t-on le pont et les murs biscornus, boursouflés d’ombre. Ils cachent des points lumineux et des cours abritées. Églises mausolées perchées sur une falaise au bord d’un torrent. La végétation se faufile dans les cavités et le cheminement des gorges. Elle ajoute un paysage d’algues nocturnes : les plantes masquent l’aridité de la roche et les quelques points lumineux des bâtisses qui se succèdent.
Depuis le milieu de la passerelle de bois qui oscille au rythme des passants, on sent les courants d’air se faufiler dans le creux de la vallée. Ce paysage est né de temps mythologiques, de mouvements telluriques qui ont soulevé ces roches organiques pour les malaxer et les modeler avec au fond le torrent qui creuse. Comme sous l’effet d’un maelström, la ville a épousé la colline.
Le 15 juin dans la fondation Antonio Perez, musée de la ville de San Clemente près de Madrid, avait lieu l’inauguration de la rétrospective de l’œuvre de la peintre japonaise Keiko Mataki.
Une vitrine présente le poème « « Conversation d’ombre, Charla de Sombra » écrit pour illustrer une série de dix dessins dans un projet de livre d’artiste et traduit notamment en espagnol, japonais, anglais, allemand et peulh.
Une lecture du poème en a été faite en français et espagnol. Merci aux traducteurs, Enzo Grimaldi, Timon Koulmasis, Shinya Tominaga, et Ndiaye Saidou Amadou.
Merci à la galeriste Ginette Turpeau Parres de la galerie Dialogue à Marseille pour cette belle rencontre.
Conversation d’ombre (Charla de Sombra)
C’est une nuit sans lune. On entend converser les vagues, palabrer au passage d’une embarcation.
« Un enfant vient de naître à bord ! Son nombril encore marqué de sang. Il dort dans le froid de la nuit. Les têtes se penchent au-dessus de la paillasse de jonc tressé.
Une jeune mère tient un enfant dans ses bras. La lune s’est levée. Dans le ciel criblé d’étoiles, elle voit ses sœurs laissées là-bas.
Sur le pont entassé, un vieil homme fixe une silhouette. Autour de l’enfant, les corps s’agitent et se déplacent. Les mouettes s’envolent.
Qu’importe la différence de couleur des peaux ? L’ombre les unit.
Un essaim de lucioles illumine les nuages, la pluie en pointillés, orage d’été.
À la surface de l’eau poudrée de noir, un chapelet d’œufs attend le top départ vers la vie.
Un jeune homme reste bouche bée, les cheveux taillés en brosse d’ombre, interpellé par la pleine lune et la sidération du voyage.
Mettre un sparadrap sur les plaies encore vives ? La brûlure du sel. Un souffle de vent dans la pénombre chasse les embruns. Les ventres sont creux.
Une vieille femme agenouillée, adossée au mat, prie dans le clair de lune.
À la proue se tient un visage au relief de masque. Comme un spectre. Son œil écoute, et crie dans la nuit.»
Des algues ondulent. Le chuchotement des vagues se dissout dans l’ombre. L’embarcation dérive dans les lueurs de l’aube.