lecture le 27 mai 2023 accompagné d’Hélène Javelaud au Théatre Toursky à l’occasion de la Faîte de la fraternité Extraits lus :
crédit Photo Marc Ross
Les pins Assis sous les pins, bercés par le chant des cigales. Elles sont heureuses, sans doute, dans la torpeur naissante du jour. Les pins nous toisent, avec cette lente masse de chevelure, effilée par le vent, et ces gestes tantôt élancés, tantôt une main qui se tend. Comme un tamis d’aiguilles organisé pour la mi-ombre, pour filtrer, sans arrêter la lumière. Assis sur un mélange de terre, de pierres calcaires concassées, d’aiguilles brunies par le temps, de branches et pommes de pin séchées, ne penser qu’à vivre cet instant et lui donner toute l’attention possible.
Col de la Gineste
Des sangliers, à la recherche de racines ont laissé des iris nains, sauvages formant couronne. Sur la fleur, une goutte de pluie de la nuit. * Portes du temps
Nos enfants ont grandi, ils ont poussé les portes du temps, sur le chemin tracé des collines. Nos enfants ont grandi, la vie les appelle vers demain, vers les rires oubliés de l’enfance. Nos enfants ont grandi, nous leur avons tenu la main, ils ont pris la route vers leur avenir. Nos enfants ont grandi, nous accompagnerons un matin, émus, sur le quai de gare, le regard bleu, le sourire calme, notre benjamin, le sac sur l’épaule, partir vers sa vie. * Voir la fleur de l’olivier
Dans l’agitation de la ville, prendre encore le temps de poser un instant le regard sur l’insolite et discrète, fleur de l’olivier.
Lecture du 26 novembre 2022, à la Maison Montolieu qui accueillait Dominique Sorrente et les poètes du Scriptorium pour un échange autour du thème « Ce que peut la paix veut dire : parole poétique et engagement. » Une rencontre, entre témoignages et lectures.
« Je me méfie toujours des engagements politiques du poète : Je n’aime pas trop mêler poésie et politique et trop réagir à l’actualité. Pourtant comme beaucoup j’ai été profondément choqué par l’invasion de l’Ukraine. Cela a donné trois poèmes écrits le 28 février 2022, quatre jours après l’invasion de l’Ukraine que je voudrais partager avec vous.
7 des poèmes du recueil Marseille « Ici c’est la Lumière » publiés dans le dernier numéro de la revue Arpa. Un grand merci à la revue Arpa pour cette publication. Extrait ci joint :
Il n’est pas huit heures. Je pense à la place Baverel déserte et silencieuse à l’aube, balayée par le vent. Bientôt elle s’animera de paroles et de visages, de regards et de contes. La parole y sera en scène.
Ici lente balade du grillon, les pinsons composent des sonnets et les merles des odes. L’épopée d’une luciole se raconte à l’auditoire des pivoines ouvertes comme de grandes robes de soie. Elles sont belles et les iris les convoitent fiers et droits.
Quand un avion passe, le grillon n’en a que faire, il entonne son air. C’est lui le grand troubadour du vivant. Il connait le rythme des saisons.
Place Baverel par une douce soirée d’automne on le croise parfois sur les marches de l’église. Il y raconte mélancolique la fin de la belle saison.
Aujourd’hui les hautes herbes balancent étamines et pollens dans un ballet de brosses multicolores. C’est tout un monde qui se rencontre, s’apaise et vit dans la lumière montante de mai.
Des orchidées sauvages, un oranger du Mexique bourdonnant. Magie des parfums et des odeurs.
Je poursuis ma déambulation en évitant les gouttes de rosée que j’essaye de préserver ; la glycine blanche touche le sol, l’arbre de Judée a mêlé ses fleurs au nouveau feuillage d’un chêne…
Faire le tour de l’île, du Cap, chercher les oliviers, les chênes lièges et l’odeur âcre des arbustes du maquis ce vert flamboyant sous le levant qui semble exulter à la caresse du soleil tout juste une légère brise pour jeter un peu de vie dans ce calme immobile et matinal.
Des roches noires volcaniques, abruptes plongent dans la mer dans un élan géologique, torturées par l’élévation des terres bordées de jardins sauvages d’agaves bleu et de buissons ardents. La main anonyme d’un jardinier calme, semble être passée par le versant. Les piquets alignés de joncs et de bambous délimitent les plantations de vignes en escalier sur des terrasses de pierres brunes.